mercredi 10 octobre 2018

La tête sous l'eau

Olivier Adam
Éditions Robert Laffont
Collection R

«Quand mon père est ressorti du commissariat, il avait l’air perdu. Il m’a pris dans ses bras et s’est mis à pleurer. Un court instant j’ai pensé : ça y est, on y est. Léa est morte. Puis il s’est écarté et j’ai vu un putain de sourire se former sur son visage. Les mots avaient du mal à sortir. Il a fini par balbutier : « On l’a retrouvée. Merde alors. On l’a retrouvée. C’en est fini de ce cauchemar. » Il se trompait. Ma sœur serait bientôt de retour parmi nous mais on n’en avait pas terminé. »

Mon avis


8,5/10

C'est la tête sous l'eau moi aussi, sans aucune attente, que je me suis lancée dans ce nouveau roman de la Collection R. Plutôt court, j'y suis restée plongée quelques heures avant d'en ressortir pleine d'émotions.

Nous suivons Antoine, un adolescent dont la soeur a disparu. Un premier élément qui m'a un peu perturbée en début de lecture est que j'ai mis du temps à comprendre que le narrateur était un garçon. C'est peut-être moi qui n'étais pas assez attentive aux indices dans les premières pages, mais j'ai passé le début du livre à m'imaginer que le narrateur était une fille. Quant au prénom d'Antoine... Si on est un peu distrait on peut simplement lire le livre en entier et ne pas l'avoir retenu. D'un côté, j'aurais aimé y voir plus clair, en même temps, ça fonctionnement très bien avec le personnage... C'est lui le narrateur, mais comment être la star de sa propre histoire quand notre soeur disparue depuis des mois refait surface? 

Le vrai personnage principal, c'est Léa. Fugue? Enlèvement? On ne tarde pas à le découvrir, mais ce qui m'a beaucoup plu est la série de lettres qu'elle envoie à un destinataire inconnu. Entre les chapitres, on découvre des lettres. On tente de mettre les morceaux en place et de comprendre qui est cette personne qui semble si importante pour Léa et comment cette relation est liée à sa disparition.

Je ne connaissais pas Olivier Adam, mais j'ai découvert une plume très agréable et fluide. Ce qui m'a frappée, c'est qu'il ne se passe au fond pas grand chose en terme d'action dans le roman. Pourtant, on ne ressent aucune longueur. Suivre les émotions des personnages est suffisant pour faire progresser l'histoire.

Pour conclure, je vous conseille avec plaisir La tête sous l'eau, un roman psychologique avec une pointe de mystère qui saura assurément plaire à plusieurs.

Je remercie la Collection R Canada pour cette dernière lecture de l'année dans le cadre du Club des Lecteurs R.