mercredi 30 mars 2016

Bilan de mars 2016



Mes lectures du mois

1. Comme un conte de Graham Joyce 8/10
2. Filles de lune tome 5: L'héritier de Élisabeth Tremblay 7.5/10
3. Certaines n'avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka 8.5/10
4. Sorcha de Mallaig de Diane Lacombe 7/10
5. Amblystome de M.V. Fontaine 10/10 Coup de coeur
6. La cathédrale de la mer de Ildefonso Falcones 9/10
7. L'héritage des rois passeurs de Manon Fargetton 7.5/10
8. Une histoire de tout, ou presque... de Bill Bryson 5/10
9. Les Weird de Andrew Kaufman 7,5/10
10. Delirium tome 3 de Lauren Oliver 8,5/10
11. Les secrets de l'inventeur tome 2, L'énigme du magicien de Andrea Cremer 7.5/10

 





Lectures abandonnéesL'âge du feu tome 1: Dragon de E. E. Knight 
Limonov de Emanuel Carrère


J'ai eu un peu de mal ce mois-ci... Dragon n'était juste pas pour moi, je me suis royalement ennuyée pendant la centaine de pages que j'ai lues. Pour Limonov, j'ai hésité un peu avant de l'abandonner. J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur et le thème de l'Union soviétique m'intéresse, mais je crois que c'est la formule biographie qui m'a empêché d'apprécier. Je n'en lis jamais et je trouvais que l'histoire était trop monotone (même si Limonov passe à travers toutes sortes de choses..).

Acquisitions du mois

Ce fut aussi une catastrophe monumentale pour les achats ce mois-ci! Et dire que j'avais réussi à faire baisser ma PAL de quelques malheureux livres le mois dernier... Heureusement pour le porte-feuille, plus de la moitié des livres sort d'une vente en occasion où je les ai eu pour presque rien!


1. Le secret de l'inventeur, tome 2: L'énigme du magicien de Andrea Cremer
2. Elantris de Brandon Sanderson
3. La geste du sixième royaume de Adrien Tomas
4. Les crépusculaires de Mathieu Gaborit
5. Récits du Demi-Loup tome 1: Véridienne de Chloé Chevalier
6. Smog of Germania de Marianne Stern
7. Apostasie de Vincent Tassy
8. Les héritiers d'Enkidiev d'Anne Robilard
9. Le dernier voyage du Valentina de Santa Montefiore
10. Souvenirs de l'Empire de Django Wexler
11. Les princes andalous de Élisabeth Gauvreau
12. Le manège de Monsieur Grimm de Stéphane Choquette
13. Eugénie, fille du Roy de René Forget
14. Eugénie du Bourg-Royal de René Forget
15. Cassandre, fille d'Eugénie de René Forget
16. La Belgariade tome 4 de David Eddings


 

 





mardi 29 mars 2016

Delirium tome 3

Lauren Oliver
Éditions Le livre de poche Jeunesse
411 pages

«Après avoir sauvé Julian d'une condamnation à mort, Lena et ses amis regagnent la Nature. Mais celle-ci n'est plus un lieu sûr, des rebellions ont éclaté partout dans le pays et les Régulateurs sont postés à la frontière, à l'affût de toute transgression. Le gouvernement ne peut plus nier l'existence des Invalides et la menace qu'ils représentent. Tandis que Lena mène la Résistance, prenant chaque fois plus de risques, sa meilleure amie Hana vit une vie sans amour au bras du jeune maire de Portland. Leurs récits se déroulent en parallèle, leurs voix alternent: quand les deux amis se retrouveront-elles?»

Mon avis


8,5/10

J'ai enfin lu le dernier volet de cette série devenue l'une de mes préférées! J'ai adoré l'univers dystopique créé par l'auteure, que j'ai trouvé plus approfondi dans ce dernier tome, tout en restant simple et «jeunesse».

Lena est un personne qui me plait énormément. Je n'avais pas nécessairement eu de coup de coeur pour elle dans les premiers tomes, mais dans celui-ci, je la trouve absolument géniale! Elle a mûri et je trouve qu'elle prend de bonnes décisions. Elle est fonceuse, mais sans faire complètement n'importe quoi. Elle n'est pas non plus une petite pleurnicheuse et elle a accepté que la vie n'est plus ce qu'elle était.

J'ai bien aimé l'alternance de point de vue entre Lena et Hana, sa meilleure amie qui vit encore à Portland et qui s'apprête à épouser le nouveau maire. Dans plusieurs dystopies, on finit par ne plus du tout être en contact avec l'univers du premier tome parce que les personnages fuient ou explorent. Avec Hana, on reste ancré dans la société dystopique du premier tome et j'ai beaucoup aimé cette continuité.

Et que dire du triangle amoureux... Mon dieu, c'était à certains moments insoutenable! Pas parce que je voulais absolument qu'elle finisse avec un ou l'autre, mais parce que j'aimais les deux! Je ne savais plus quoi penser tout le long du livre et j'ai bien aimé avoir ces sentiments partagés!

Delirium est une dystopie que j'ai adoré. Je n'ai pas mis une note plus élevé simplement à cause des 10 dernières pages. La fin m'a plu, mais j'aurais aimé qu'elle soit légèrement plus étoffée pour finir sur une note parfaite!

   

samedi 26 mars 2016

Les Weird

Andrew Kaufman
Éditions Alto
362 pages

« Quelle famille, aussi tricoté serré soit-elle, ne compte pas quelques mailles à l'envers? Les Weird ne font pas exception. Leur grand-mère Annie, sorte de marraine de conte de fées tordu, le sait: c'est elle qui leur a attribué à la naissance des dons qui ont finalement gâché leurs vies. Des malédons, en somme: Richard, l'aîné, est à l'abri du danger, Lucy ne peut s'égarer, Angie pardonne tout... Alors qu'Annie va mourir, le 20 avril à 19h39 très exactement, elle confie à Angie la mission de rassembler les Weird afin que les malédons puissent être levés. Débute dès lors une course folle pour réunir le clan éparpillés, du Manitoba jusqu'au Palace-roulanthèque-disco Magie mauve du royaume d'Upliffta.»

Mon avis


7,5/10

Les Weird est une histoire très prenante dans laquelle on se lance tête première sans trop comprendre dans quoi on s'est embarqué. C'est le style de roman contemporain qui me plait: une famille éclatée et des personnages tout aussi détraqués. Avec humour, l'auteur traite du sujet de l'abandon par un parent et du mal de vivre intense chez chacun des personnages, à leur façon.

L'idée de base m'attirait bien: des enfants avec des dons un peu étranges qui ne leur ont attiré que des ennuis lorsqu'ils ont essayé de vivre une vie stable avec. Le livre est aussi traduit par Nicolas Dickner, un auteur que j'adore et dont j'espérais que le style se reflète dans la traduction. Sur ce point, c'était génial!

Ce roman se lit extrêmement vite. Il y a beaucoup de dialogue et l'écriture est limpide, tout est facile à comprendre. J'ai bien aimé la conception des personnages, chacun appuyé sur son don. J'ai aussi beaucoup aimé les interactions entre les frères et soeurs: même à l'âge adulte, ils se traitent comme des enfants, allant jusqu'à passer au vote pour savoir si on arrête la voiture pour qu'Angie puisse aller faire pipi (comme des enfants l'auraient fait!). J'ai aussi beaucoup aimé certains retours en arrière et les jeux qu'ils faisaient enfants tous ensemble.

Au final, cette histoire est complètement folle, mais elle correspondait bien à ce que je m'attendais du livre. Je le conseille à ceux qui aime ce type d'histoire contemporaine et qui aimerait découvrir cet auteur canadien.

vendredi 25 mars 2016

L'héritage des rois-passeurs

Manon Fargetton
Éditions Bragelonne
376 pages

« La dernière héritière d'une lignée royale doit fuir notre monde et retourner dans celui de ses ancêtres pour échapper aux hommes qui veulent l'éliminer. Là-bas, une princesse rebelle rentre chez elle pour prendre ce qui lui est dû: le trône d'Ombre. Voici l'histoire de deux femmes, de deux mondes imbriqués, de deux retours simultanés qui bouleverseront une fois de plus le destin tortueux du royaume d'Ombre. Coïncidence, ou rencontre orchestrée de longue date?»

Mon avis


7,5/10

Difficile de rester indifférent au début de ce roman fantastique. L'auteure nous accroche déjà avec son prologue dans lequel il est question de chasse de dragons. On quitte ensuite cet univers pour retrouver Énora, une jeune française qui fête ses 20 ans. Ce premier chapitre est également à couper le souffle! D'un instant à l'autre, alors qu'on ne voit rien venir, la vie d'Énora bascule. On entre dans l'action très rapidement et le rythme est très entraînant. Énora se retrouve sans surprise dans un autre monde. Le point moins intéressant du rythme effréné de l'action est que le personnage semble oublié le drame qui vient de se produire dans sa vie un peu trop rapidement... Comme dans plusieurs romans fantastique, le héros s'adapte très rapidement à sa nouvelle condition et c'est un peu moins réaliste.

Ce que je retiens particulièrement de cette lecture, c'est son originalité. J'ai trouvé les personnages plutôt atypiques et j'ai beaucoup aimé! La vengeance est souvent une affaire de vilains et ici, Énora la vit pleinement tout est restant un personnage qu'on affectionne. Du côté de Ravenn, ce n'est pas la fille forte et fonceuse habituelle des romans de fantastique. Elle est tout ça, mais avec sa touche bien à elle. J'ai aussi aimé les compagnons d'Énora, Julian et Charly. Charly est le bon gars sympathique prêt à tout donner pour les autres et j'ai trouvé qu'il y avait un bel équilibre entre les personnalités des personnages.

J'ai également bien aimé l'univers créé par l'auteur. Quelques idées que j'ai bien aimées! J'ai lu quelques commentaires de lecteurs disant qu'ils auraient aimé une série et qu'il y avait matière à mieux exploiter les idées pour faire plusieurs tomes. J'ai personnellement beaucoup aimé le format one-shot! Il y en a beaucoup moins en fantastique/fantasy et j'ai trouvé cela rafraîchissant. Pour moi, l'histoire est assez bien développée et l'histoire aurait été moins bonne étalée sur plusieurs tomes. Une option intéressante pourrait cependant être d'autres romans se déroulant dans le même univers...

Bref, un livre que j'ai bien aimé et une auteure originale que j'ai été contente de découvrir!

 

samedi 19 mars 2016

La cathédrale de la mer

Ildefonso Falcones
Éditions Pocket
810 pages

« Barcelone, XIVe siècle. La cité catalane s'enorgueillit d'un nouveau fleuron gothique: Santa Maria del Mar, la cathédrale de la mer, qui s'élève, pierre à pierre, vers un ciel sans nuages. Bâtie «par et pour le peuple». Certains porteurs n'hésitent pas à signer les blocs de pierre de leur propre sang. C'est leur oeuvre. Leur vie. Du haut de ses huit ans, le jeune Arnau Estanyol comtemple le chantier. À l'image de ce chef-d'oeuvre en devenir, l'ascension de ce fils de paysan exilé parti de rien sera fulgurante. Devenu consul et proche du roi, humaniste et philanthrope, il n'oubliera jamais que son destin est placé, depuis sa naissance, sous le signe des tragédies: l'ombre de la Sainte Inquisition plane sur ses ambitions, et la Grande Peste s'apprête à fondre sur Barcelone...»

Mon avis

9/10

J'ai été charmée, envoûtée par ce roman. J'ai du mal à expliquer, mais ce roman m'a fait chaud au coeur, m'a émue. Il ne s'y passe pourtant pas que du bien, loin de là. J'ai seulement aimé le traitement des embuches et des réussites de la vie et les personnages bons et aimants qui défendent le bien même dans l'adversité.

Après la fuite de son père vers la cité libre de Barcelone, Arnau Estanyol s'y épanoui et fait sa place dans cette société du Moyen-Âge. On suit le personnage d'Arnau de la naissance à l'âge adulte, en accordant à l'enfance et l'adolescence une grande place. J'ai adoré voir grandir ce personnage. Arnau est un homme bon et généreux et j'ai passé un excellent moment de lecture en sa compagnie. Ses idéaux et sa façon de défendre la veuve et l'orphelin m'ont beaucoup émue. Ce personnage illumine le sombre Moyen-Âge de bonté et de tolérance.

J'ai trouvé l'histoire très semblable à Le grand coeur de Jean-Christophe Rufin, où on retraçait l'ascension d'un homme quelconque vers la réussite. J'avais également adoré. Malgré un petit passage un peu plus long vers le milieu du roman, on ne s'y ennuie pas du tout. La vie d'Arnau change et évolue rapidement et les parties du roman sont très différentes.

Les thèmes traités sont aussi très variés. On y parle de famille, d'amour et d'amitié, mais également de tolérance et d'ouverture d'esprit avec la communauté juive de Barcelone persécutée tout au long du roman. D'un autre côté, on aborde aussi la vengeance et la cruauté.

Bref, un roman complet sur les personnage et l'intrigue qui m'a fait passé par toutes sortes d'émotions. J'en ressors cependant avec un sourire aux lèvres.



jeudi 17 mars 2016

Amblystome, tome 1: La terre agonisante

M.V. Fontaine
Éditions Québec Amérique
350 pages

« 2053. La fonte des glaciers a révélé une voûte logée au coeur des Rocheuses depuis des centaines de milliers d'années. Pour éclaircir son mystère, un groupe de scientifiques se rend sur place pour en analyser le contenu.
Cent ans plus tard.
Un Événement a causé l'effondrement de la société, arrachant l'électricité à ses réseaux et bouleversant l'environnement. Le monde est maintenant désertique et peuplé d'animaux hybrides. La maigre portion d'humains ayant subsisté s'entasse dans des villes isolées et le gouffre entre riches et pauvres est immense. Le niveau de connaissance à régressé jusqu'à l'obscurantisme, la morale n'est plus qu'un souvenir et l'eau est devenue une denrée rare. Une partie de la population prie alors Pandore, cette déesse ayant peut-être ouvert la boîte de laquelle seraient sortis tous les maux.»

Mon avis


10/10


Ce roman est une bombe. Ce roman est une pure merveille. J'ai adoré.

J'ai d'abord été attirée par l'aspect du livre. La couverture est plutôt inhabituelle pour un roman post-apocalyptique et j'étais bien intriguée. Voir sur livre sur internet ne rend pas hommage à la beauté de l'objet livre, car il y a aussi une belle tranche rouge qui le rend juste superbe!

Une fois à l'intérieur, c'est encore mieux qu'à l'extérieur! Le prologue est très intriguant. 2053. Le réchauffement climatique à mis au jour une très mystérieuse construction à l'intérieur d'un glacier millénaire. Cette découverte étrange a remué le monde entier et une équipe de chercheur s'apprête à l'explorer. Black out. On ne sait pas ce qui arrive aux chercheurs et on se trouve une centaine d'année plus tard.

On retrouve ensuite deux femmes au destin bien différents dans une ville post-évenementiel (la découverte en 2053 a bouleversé le monde et ce fut appelé l'Événement). Flora doit lutter pour sa survie et celle de son frère et part en exploration pour ramener des trésors de l'ancien monde pour les revendre. Minéra est la petite-fille du dirigeante et veut devenir soignante.

J'ai tout de suite accrochée au personnage de Flora. Elle est brillante et instruite, même si elle n'a plus rien. Elle est fonceuse, mais elle n'est pas complètement idiote et prend des décisions éclairées. J'ai adoré le métier de traqueuse et l'habilité avec laquelle l'auteure a su nous présenter le tout. On ressent vraiment une nostalgie lorsqu'elle décrit des tableaux connus et des objets usuels dont l'utilisation a été oubliée dans le bouleversement. C'est vraiment cet aspect du roman qui m'a conquise!

J'ai trouvé ce roman d'une grande puissance et l'auteure a produit un texte d'une grande intelligence et d'une grande habileté. Je ne me suis pas ennuyée un seul instant et j'admire l'inventivité et tout le travail de l'auteur pour construire un monde post-apocalyptique cohérent et touchant. J'ai très hâte de découvrir la suite, car de nombreuses questions restent à répondre!


dimanche 13 mars 2016

Sorcha de Mallaig

Diane Lacombe
Éditions VLB
490 pages

« Écosse, 1437. Fille d'un laird du clan MacNeil de Mallaig, Torcha Lennox grandit dans un couvent de l'île d'Iona, où sa mère s'est réfugiée après la disgrâce de son mari. Torcha en vient à correspondre avec le jeune Baltair MacNeil, puis avec la mère de ce dernier, la châtelaine de Mallaig. Quand celle-ci envoie son fils la chercher au couvent pour en faire sa suivante, la jeune fille s'est enfuie. Blatair se lance à sa poursuite à travers l'Écosse. Quelle sera la place de Torcha au château de Mallaig où circulent des révélations infâmes sur ses origines?»

Mon avis


7/10

Sorcha de Mallaig est l'un des volumes de la trilogie La châtelaine de Mallaig. Il est possible de lire les romans séparément, mais je l'ai lu après La châtelaine de Mallaig. Sorcha de Mallaig se déroule environ une quinzaine d'années plus tard. Je trouve qu'il est idéal de le lire après La châtelaine de Mallaig, car nous retrouvons plusieurs personnages et c'est plus facile à suivre.

Si j'avais adoré le tome 1 pour sa sensibilité et la beauté de l'écriture, j'ai un avis un peu plus mitigé sur ce tome. J'ai retrouvé beaucoup d'éléments qui me plaisent: le style de l'auteure est encore très beau et j'ai beaucoup aimé le développement de l'histoire d'amour. Bon, tout est prévisible au point où on peut raconter la fin après avoir lu un seul chapitre, mais c'est une romance que j'ai trouvé simple, apaisante.

Si la romance est apaisante, le reste de l'histoire ne l'est pas vraiment. Il y a plusieurs péripéties, mais j'ai tout de même trouver le temps long au début du roman. La partie où Sorcha vit au couvent aurait pu être écourtée de moitié. La seconde partie qui se déroule à Mallaig était beaucoup plus intéressante.

Les personnages m'ont plu, mais je trouvais que Sorcha ressemblait beaucoup trop à Gunelle, le personnage principale du tome précédent. Un peu plus de variété dans les caractères aurait mieux retenu mon intérêt.

Au final, c'est un bon roman historique dont j'apprécie beaucoup le style, malgré quelques longueurs.


lundi 7 mars 2016

Certaines n'avaient jamais vu la mer

Julie Otsuka
Éditions 10/18
139 pages

« Ces Japonaises ont tout abandonné au début du XXe siècle pour épouser aux États-Unis, sur la foi d'un portrait, un inconnu. Celui dont elles ont tant rêvé, qui va tant les décevoir. Choeur vibrant, leurs voix s'élèvent pour raconter l'exil: la nuit de noces, les journées aux champs, la langue revêche, l'humiliation, les joies aussi. Puis le silence de la guerre. Et l'oubli.»

Mon avis


8.5/10

Ce court roman fut une belle découverte, autant par son écriture et son style que par son sujet. C'est plutôt particulier: la narration est à la première personne du pluriel. On raconte l'histoire de femmes japonaises parties tenter leur chance en Amérique en allant y épouser un homme dont elles ne connaissent rien. Une vie plus difficile qu'elles ne se l'imaginaient les y attendait. Ce sont donc ces femmes qui prennent toutes ensemble la parole pour raconter leurs histoires. Il n'y a donc pas vraiment de personnages dans ce texte. Il y en a en fait une multitude, interchangeables et fusionnés les uns aux autres.

Je me suis dit après les premières pages que ce style risquait d'être lourd. Cela n'a cependant pas du tout été le cas et j'ai beaucoup apprécié cette touche très originale. L'auteure a un énorme talent pour avoir su jouer avec la narration de cette façon. J'ai aussi trouvé que ce style fonctionnait particulièrement bien avec l'histoire. Les Japonaises du roman sont décrits comme discrètes, travaillantes et paisibles. Le fait que ces femmes prennent la parole toutes ensemble ainsi rejoint un peu ces caractérise, comme si elles voulaient raconter sans déranger, sans chacune s'affirmer haut et fort.

Le sujet m'a aussi beaucoup touchée. Je connaissais quelques caractéristiques du peuple traditionnel japonais, mais j'ai adoré m'y plonger et en apprendre plus à travers cette histoire. C'est aussi un récit qui traite d'un sujet plus lourd: le racisme. On parle très souvent du racisme envers les personnes noires aux États-Unis, mais plus rarement de celui vécu par les Asiatiques vers la même époque. En plus de ne pas être pleinement accueillis, ils ont aussi été persécutés durant la Seconde Guerre mondiale, car on les soupçonnait de fraterniser avec l'ennemi.

Bref, un roman touchant avec une narration bien particulièrement qui est en harmonie totale avec le récit. C'est tout court et cela vaut la peine d'y jeter un oeil!


Filles de lune tome 5, L'héritier

Élisabeth Tremblay
Éditions Pocket
570 pages

« Aux portes de Ramchad, l'affrontement est inévitable. Dans la cité, les troupes se préparent au pire: la résurrection de l'armée des morts. Plongée malgré elle dans ce chaos, Naïla est obnubilée par Alix. Lentement, ce dernier lui échappe. Le jeune homme qui rêvait autrefois de sauver la Terre des Anciens affronte aujourd'hui ses pires démons. Et, dans  l'esprit de ses compagnons, le doute s'intensifie: saura-t-il résister à l'appel de cet héritage qu'il n'a jamais désiré? Au moment où il vit ses heures les plus sombres, l'univers créé par Darius peut-il encore aspirer à la paix?»

Mon avis


7.5/10

Ce cinquième tome clôt la série Filles de lune. Voici ma réflexion sur cette finale et la série en entier.

D'abord, ce tome est tout en émotion. Les personnages sont encore plus intenses qu'ils ne l'ont été. On assiste à des confrontations, à de l'amour et de la haine et au renforcement des liens familiaux. J'ai aussi trouvé plutôt original qu'un personnage principal, qu'on aime depuis le début, change du tout au tout et qu'on voit son mauvais côté. Il y a aussi eu un travail exceptionnel au fil des tomes sur le développement des personnages.

Côté action et rebondissements, on est servi! La guerre se prépare et tous les personnages l'appréhendent différemment. On vit les préparatifs du côté des bons comme des mauvais. Le monde créé par l'auteure est riche et on peut voir dans ce cinquième tome toute la complexité qu'elle a mise en place depuis le début. Chaque personnage a un but et poursuit sa quête. J'ai cependant trouvé que cela devenait un peu trop complexe à certains moments. Au début du livre, particulièrement. Il y a énormément de personnages. Ils nous ont déjà été présentés dans les autres tomes, mais l'auteure fait très peu de rappels sur qui est qui. J'étais vraiment mélangée et c'est ce qui a nuit à mon appréciation générale du roman. Le tout a cependant fini par se placer dans ma tête et j'ai pu apprécier le dénouement.

Au final, Filles de lune est une série qui m'a beaucoup plu à cause de la richesse de l'histoire et de l'intensité des personnages. Je la quitte à regret, mais ce n'est que pour mieux me plonger dans la nouvelle saga d'Elisabeth Tremblay...



    


vendredi 4 mars 2016

Comme un conte

Graham Joyce
Éditions Bragelonne
440 pages

« Il y a vingt ans, une adolescente nommée Tara disparaît sans laisse de trace. Son corps n'a jamais été retrouvée, et sa famille a fini par accepter son deuil. Pourtant, le soir de Noël, on frappe trois coups à la porte. Sur le seuil se tient une jeune fille qui ressemble étrangement à Tara. Et elle a l'air toujours aussi jeune... Après la joie des retrouvailles, des questions de se posent. Peter, qui ne croit pas aux miracles, croit encore moins à l'histoire de sa soeur, qui prétend avoir été enlevée par des fées...»

Mon avis


8/10

Cette lecture est un peu déroutante... J'ai cependant bien aimé. On retrouve Tara, qu'on croyait morte, qui revient chez elle après vingt ans. Quelque chose cloche cependant: elle semble toujours avoir 16 ans. L'histoire est prenante et je n'ai eu aucune difficulté à tourner les pages. J'avais envie de savoir où tout cela mènerait.

J'avais déjà lu Lignes de vie du même auteur et je m'attendais donc, malgré le résumé, à ce que le côté fantastique soit assez subtil. C'est en effet le cas. La presque totalité du roman se déroule de nos jours et dans notre univers avec très peu d'intrusions du fantastique. Tout ce que l'on entend dire sur les fées, c'est ce que Tara dit avoir vécu. J'ai cependant beaucoup aimé l'ajout de petites citations au début de chaque chapitre. Il pouvait s'agir d'extraits sur les fées où de citations d'auteurs connus sur les contes et le féériques. J'ai trouvé que cette petite touche conservait le lien entre le fantastique et le récit.

Je n'ai pas nécessairement adoré tous les personnages. Le petit ami de Tara, Richie, est plutôt quelconque. J'ai bien aimé Peter, le frère de Tara, et sa famille. Tara elle-même est plutôt pas mal, mais je trouve qu'elle semble un peu trop saine d'esprit pour ce qu'elle a vécu. Si je m'étais fait enlevé par des fées et que je n'avais pas vieilli alors que tout le monde avait vécu sa vie, je paniquerais un peu plus que ça...

Au final, un roman plutôt intéressant avec des éléments de fantastique assez subtils. Je recommande si vous avez envie d'une lecture qui sort des sentiers battus.