dimanche 23 septembre 2018

Charisma

Jeanne Ryan
Édition Robert Laffont
Collection R

«Prêt(e) à tout pour devenir populaire ?
Aislyn est d’une timidité maladive : impossible pour elle de prendre la parole en public, et c’est encore pire quand il s’agit de discuter avec un garçon…
Alors quand on lui propose du Charisma, drogue de thérapie génique supposée la guérir, elle n’hésite pas bien longtemps. Du jour au lendemain, la voilà devenue charmante et populaire.
Mais Aislyn n’est pas la seule à avoir subi l’injection, et il s’avère que ce traitement miracle a de terribles effets secondaires…»




Mon avis


8/10

Un peu innocemment, en début de lecture de Charisma, on n'a l'impression de voguer dans un roman plutôt simple sur le développement de la confiance en soi à l'adolescence. Il n'en est rien...On a plutôt affaire à un thriller «médical» où les ambitions et les erreurs d'une seule personne auraient le potentiel de créer une épidémie et de semer la mort.

Aislyn est maladivement timide et accepte l'offre d'une chercheuse en qui elle a confiance pour se faire injecter un vaccin contre la timidité, sensé augmenter de manière fulgurante son aisance sociale. Et ça marche. Du jour au lendemain, Aislyn devient capable d'aborder le garçon de qui elle est amoureuse. Sa vie a complètement changé pour le mieux. 

J'ai bien aimé le personnage d'Aislyn, mais au fond, j'avais l'impression de ne pas la connaître du tout. La jeune fille timide disparait très rapidement au début de l'histoire. La nouvelle Aislyn est un personnage agréable, mais j'avais un peu de mal à m'y attacher, sachant que ce n'était pas la «vraie» Aislyn. Le concept du roman a donc créé un sentiment de confusion chez moi par rapport à ce personnage.

Le roman prend une complète autre tournure après qu'Aislyn ait commencé à vivre des malaises et qu'elle fut conduite à l'hôpital. Là commence véritablement l'histoire selon moi...
D'autres jeunes ont reçu l'injection. 
Le syndrome serait contagieux. 
Le syndrome serait dangereux pour la santé.
La créatrice de cette injection... a disparu.

J'ai beaucoup aimé découvrir cette partie de l'histoire, car je n'avais jamais lu d'histoire ressemblant à celle-ci. L'action est bien présente, de nouveaux éléments viennent constamment changer le fil des choses. J'ai par contre trouvé la résolution un peu facile à la fin. 

Pour conclure, j'ai beaucoup aimé Charisma, dont les deux moitiés étaient très différentes, mais toutes aussi agréables à découvrir. Si vous cherchez une ambiance ressemblant à celle des romans dystopiques, mais avec une action se déroulant plus proche de nous, Charisma serait une excellente option!

samedi 8 septembre 2018

Et ils meurent tous les deux à la fin

Et ils meurent tous les deux à la fin
Adam Silvera
Éditions Robert Laffont
Collection R

«Le 5 septembre, un peu après minuit, Death-Cast appelle Mateo Torrez et Rufus Emeterio pour leur annoncer une mauvaise nouvelle: ils vont mourir aujourd’hui.
Mateo et Rufus sont de parfaits inconnus, mais, pour différentes raisons, ils cherchent tous deux à se faire un nouvel ami lors de leur journée de fin. Les bonnes nouvelles: Il y a une application pour ça. C’est ce qu’on appelle le dernier ami, et grâce à cela, Rufus et Mateo sont sur le point de se retrouver pour une dernière grande aventure: vivre une vie en une seule journée.»


Mon avis


9/10

Que d'émotions dans ce récit chamboulant. Ce fut encore une lecture de la Collection R surprenante et très prenante.

Le concept de recevoir un appel le jour de sa mort pour s'y préparer a quelque chose de très dérangeant quand on pense aux conséquences qu'un tel système pourrait avoir sur la société. On aurait pu écrire un roman entier sur les conséquences désastreuses d'un tel fonctionnement. L'auteur a par contre décidé de ne pas du tout aller dans cette direction. Il ne donne que très peu de détails sur l'origine et le fonctionnement de Death-Cast et semble mettre de côté tous les problèmes que ce système causerait. 

Oui, le récit manque ainsi pas mal de réalisme. Mais... on s'en fout! Le roman ne parle pas de Death-Cast. Le roman ne parle pas d'un système scientifique révolutionnaire pour deviner la mort. Le roman parle de Mateo et Rufus.

J'ai tellement aimé la façon dont on entre tout en douceur et en simplicité dans l'histoire et dans la vie des personnages. Mateo est un garçon très attachant, simple, et dans lequel beaucoup de lecteurs pourront se retrouver. Rufus a un petit côté plus bad boy, mais un grand coeur lui aussi. Tout le roman est articulé autour de leur découverte l'un de l'autre et du développement de leur lien dans leurs derniers instants de vie. J'ai trouvé cela magnifique.

Même si le roman est très émotif, j'arrive quand même à dire qu'il était paisible. Les personnages ne ressentent pas de panique ou de rage de vivre, mais plutôt une paix qu'ils apprivoisent ensemble. 

Un autre aspect que j'ai beaucoup aimé, c'est celui d'attendre encore et encore de découvrir la façon dont les personnages vont mourir. Pendant tout le roman, on s'attend à leur mort prochaine et j'ai vécu une montagne d'émotion à penser que c'était pour ce chapitre-ci, pour ce chapitre-là...

Finalement, Et ils meurent tous les deux à la fin est un roman unique en son genre que j'ai adoré lire. 

Je remercie la Collection R Canada pour l'envoie de ce roman dans le cadre du Club des Lecteurs R Canada!