jeudi 15 novembre 2018

Saint-Jambe

Alice Guéricolas-Gagné
Vlb Éditeur
157 pages

«La mer a englouti la Basse-Ville. Sous la lune, des poètes acrobates sautent de toit en toit. Deux femmes s'écrivent sur le dos de leur amant. De mystérieux sectateurs se prosternent devant une idole vorace. Un philologue charmeur mijote quelque chose et, depuis les terrasses qui surplombent les eaux, une belle jeunesse rêve de partir, et de revenir… En interrogeant les habitants de la République de Saint-Jambe-les-Bains, en épluchant son folklore, en fouillant ses caves et ses greniers, une ethnologue est parvenue à reconstituer des pans de sa glorieuse histoire. C'est une épopée aux contours indistincts, car le passé et l'avenir, le centre et les marges, le soi et l'autre sont autant de frontières que la catastrophe utopique du Siège de Saint-Jambe a rendues caduques.»


Mon avis


Le résumé promet de nous plonger dans un récit complètement onirique... et il ne ment pas. Si Saint-Jambe m'a charmée, il a aussi bouleversé mon sens de la logique et du bon sens. Lorsqu'on lit, on s'appuie sur la logique du monde que l'on connait déjà. J'ai cette fois dû laisser ma rationalité aux portes de la ville avant d'entrer. 

Saint-Jambe, à ses débuts, semble être un quartier. Puis, au fil des pages, il devient une forteresse contre la société moderne, une ancienne cité grecque ou un «asile poétique» pour toutes les âmes libres de ce monde. L'histoire n'en est pas vraiment une. Durant les 157 pages, ce sont plutôt des faits anecdotiques sur Saint-Jambe qui se succèdent, comme si on examinait une courte-pointe à la loupe. En fait, on a plutôt droit à un traité anthropologique de Saint-Jambe écrit par une Saint-Jambienne du futur. Une narration à la première personne laisse sous-entendre qu'un personnage raconte et lie toutes ces anecdotes, mais c'est difficile à suivre. Cela dit, c'est par contre délicieux à lire. 

La voix d'Alice Guéricolas-Gagné, qui signe sont premier roman, est sublime. Son écriture est réfléchie et délicate et une tournure de phrase intéressante n'attend pas l'autre. Il est difficile de croire qu'il s'agit d'un premier roman et que l'auteure est si jeune. 

J'avoue très humblement ne pas avoir tout saisi de l'histoire de Saint-Jambe. C'est un roman que je pourrais relire encore et encore pour découvrir chaque fois de nouveaux détails. Ce côté mystérieux et utopique, l'auteure le développe très bien et c'est ce qui fait le charme de ce récit. L'auteure fait une référence à Nikolski de Nicolas Dickner à travers l'histoire. J'ai beaucoup aimé cet ajout, car je me disais justement que j'étais dans un univers semblable, mais encore dont les frontières étaient encore plus floues. 

Pour conclure, j'ai vécu un moment de lecture fabuleux, mais très particulier avec Saint-Jambe. Si vous n'avez pas froid aux yeux et avez envie de plonger tête première dans l'inconnu, ce court roman est un voyage dont vous ne reviendrez pas déçu.

Ce roman est le lauréat 2018 du Prix Littéraire Robert-Cliche.

dimanche 4 novembre 2018

Light Years

Kass Morgan
Éditions Robert Laffont
Collection R

«Vous rêvez de gloire, de batailles et d'honneurs militaires ? Commencez donc par connaître votre ennemi...
Bienvenue à l'Académie aérospatiale de Tétra, où viennent d'être admis pour la première fois des candidats issus des confins de la galaxie.À des années-lumière de leurs planètes d'origine, Vesper, Arrann, Orèlia et Cormak portent chacun leur lot de terribles secrets, et s'engagent dans des amours interdites qui mettent en danger le fragile équilibre de l'Académie.Et si la menace principale ne venait pas des redoutables Spectres, avec leur puissance de feu colossale, mais plutôt des cadets eux-mêmes ?»


Mon avis



8/10

Une couverture à tomber, un résumé prometteur et des premiers chapitres bien écrits... C'est avec enthousiasme que je me suis plongée dans Ligth Years... 

Pour avoir déjà lu Les 100, j'ai aisément reconnu le style de l'auteure. Comme dans cette précédente série, le lecteur voit évoluer l'histoire à travers plusieurs personnages principaux qui ont leurs propres buts et motivations. J'aime bien cette façon de construire l'intrigue, car elle permet de faire découvrir les différents protagonistes tout en montrant plusieurs facettes de l'action. Il n'y a par contre aucun personnage s'affichant comme personnage principal. En 425 pages, il est difficile de s'attacher réellement aux 4 personnages présentés, car on passe trop peu de temps avec chacun. Il y a aussi énormément de personnages secondaires (plusieurs par personnage principal) et j'ai trouvé que c'était trop pour un premier tome, surtout dans du young-adult. 

Un élément de l'écriture de Kass Morgan qui me dérangeait dans Les 100 était les perpétuels retours en arrière pour raconter une scène de l'enfance de tel ou tel personnage. Dans Ligth Years, il y en a quelques-uns, mais avec beaucoup plus de modération, ce qui m'a plu. 

Pour ce qui est de l'histoire elle-même, j'ai bien aimé. Mon élément préféré était que l'un des personnages est un traitre (ce n'est pas un punch de l'histoire, rassurez-vous, on le sait dès le début). Sans cette touche, ça aurait été beaucoup moins intéressant. J'ai par contre trouvé que l'on passait trop de temps dans les petites romances et dans des scènes comme celle du bal d'ouverture. J'ai nettement préféré les segments où les personnages sont en fausses missions et développent leurs compétences sur le vaisseau. 

On va cependant passer pour l'originalité. Ça m'a beaucoup rappeler La stratégie Ender de Orson Scott Card. Malheureusement pour Kass Morgan, il s'agit de ma série de science-fiction préférée et Ligth Years fait pâle figure à côté. Cela dit, l'histoire ne m'a du tout déplu et je pense qu'elle saura charmer plusieurs lecteurs. 

Pour conclure, l'écriture de Kass Morgan est pour moi meilleure que dans Les 100 et j'ai aimé la structure de l'histoire, malgré un petit manque d'originalité. J'aurais du mal à comparer Ligth Years à Phobos de Victor Dixen que j'ai adoooré, mais si vous aimez ce genre d'univers, le nouveau Kass Morgan est à tenter!

Je remercie la Collection R Canada pour cette lecture dans le cadre du Club des Lecteurs R Canada!

mercredi 10 octobre 2018

La tête sous l'eau

Olivier Adam
Éditions Robert Laffont
Collection R

«Quand mon père est ressorti du commissariat, il avait l’air perdu. Il m’a pris dans ses bras et s’est mis à pleurer. Un court instant j’ai pensé : ça y est, on y est. Léa est morte. Puis il s’est écarté et j’ai vu un putain de sourire se former sur son visage. Les mots avaient du mal à sortir. Il a fini par balbutier : « On l’a retrouvée. Merde alors. On l’a retrouvée. C’en est fini de ce cauchemar. » Il se trompait. Ma sœur serait bientôt de retour parmi nous mais on n’en avait pas terminé. »

Mon avis


8,5/10

C'est la tête sous l'eau moi aussi, sans aucune attente, que je me suis lancée dans ce nouveau roman de la Collection R. Plutôt court, j'y suis restée plongée quelques heures avant d'en ressortir pleine d'émotions.

Nous suivons Antoine, un adolescent dont la soeur a disparu. Un premier élément qui m'a un peu perturbée en début de lecture est que j'ai mis du temps à comprendre que le narrateur était un garçon. C'est peut-être moi qui n'étais pas assez attentive aux indices dans les premières pages, mais j'ai passé le début du livre à m'imaginer que le narrateur était une fille. Quant au prénom d'Antoine... Si on est un peu distrait on peut simplement lire le livre en entier et ne pas l'avoir retenu. D'un côté, j'aurais aimé y voir plus clair, en même temps, ça fonctionnement très bien avec le personnage... C'est lui le narrateur, mais comment être la star de sa propre histoire quand notre soeur disparue depuis des mois refait surface? 

Le vrai personnage principal, c'est Léa. Fugue? Enlèvement? On ne tarde pas à le découvrir, mais ce qui m'a beaucoup plu est la série de lettres qu'elle envoie à un destinataire inconnu. Entre les chapitres, on découvre des lettres. On tente de mettre les morceaux en place et de comprendre qui est cette personne qui semble si importante pour Léa et comment cette relation est liée à sa disparition.

Je ne connaissais pas Olivier Adam, mais j'ai découvert une plume très agréable et fluide. Ce qui m'a frappée, c'est qu'il ne se passe au fond pas grand chose en terme d'action dans le roman. Pourtant, on ne ressent aucune longueur. Suivre les émotions des personnages est suffisant pour faire progresser l'histoire.

Pour conclure, je vous conseille avec plaisir La tête sous l'eau, un roman psychologique avec une pointe de mystère qui saura assurément plaire à plusieurs.

Je remercie la Collection R Canada pour cette dernière lecture de l'année dans le cadre du Club des Lecteurs R.

dimanche 23 septembre 2018

Charisma

Jeanne Ryan
Édition Robert Laffont
Collection R

«Prêt(e) à tout pour devenir populaire ?
Aislyn est d’une timidité maladive : impossible pour elle de prendre la parole en public, et c’est encore pire quand il s’agit de discuter avec un garçon…
Alors quand on lui propose du Charisma, drogue de thérapie génique supposée la guérir, elle n’hésite pas bien longtemps. Du jour au lendemain, la voilà devenue charmante et populaire.
Mais Aislyn n’est pas la seule à avoir subi l’injection, et il s’avère que ce traitement miracle a de terribles effets secondaires…»




Mon avis


8/10

Un peu innocemment, en début de lecture de Charisma, on n'a l'impression de voguer dans un roman plutôt simple sur le développement de la confiance en soi à l'adolescence. Il n'en est rien...On a plutôt affaire à un thriller «médical» où les ambitions et les erreurs d'une seule personne auraient le potentiel de créer une épidémie et de semer la mort.

Aislyn est maladivement timide et accepte l'offre d'une chercheuse en qui elle a confiance pour se faire injecter un vaccin contre la timidité, sensé augmenter de manière fulgurante son aisance sociale. Et ça marche. Du jour au lendemain, Aislyn devient capable d'aborder le garçon de qui elle est amoureuse. Sa vie a complètement changé pour le mieux. 

J'ai bien aimé le personnage d'Aislyn, mais au fond, j'avais l'impression de ne pas la connaître du tout. La jeune fille timide disparait très rapidement au début de l'histoire. La nouvelle Aislyn est un personnage agréable, mais j'avais un peu de mal à m'y attacher, sachant que ce n'était pas la «vraie» Aislyn. Le concept du roman a donc créé un sentiment de confusion chez moi par rapport à ce personnage.

Le roman prend une complète autre tournure après qu'Aislyn ait commencé à vivre des malaises et qu'elle fut conduite à l'hôpital. Là commence véritablement l'histoire selon moi...
D'autres jeunes ont reçu l'injection. 
Le syndrome serait contagieux. 
Le syndrome serait dangereux pour la santé.
La créatrice de cette injection... a disparu.

J'ai beaucoup aimé découvrir cette partie de l'histoire, car je n'avais jamais lu d'histoire ressemblant à celle-ci. L'action est bien présente, de nouveaux éléments viennent constamment changer le fil des choses. J'ai par contre trouvé la résolution un peu facile à la fin. 

Pour conclure, j'ai beaucoup aimé Charisma, dont les deux moitiés étaient très différentes, mais toutes aussi agréables à découvrir. Si vous cherchez une ambiance ressemblant à celle des romans dystopiques, mais avec une action se déroulant plus proche de nous, Charisma serait une excellente option!

samedi 8 septembre 2018

Et ils meurent tous les deux à la fin

Et ils meurent tous les deux à la fin
Adam Silvera
Éditions Robert Laffont
Collection R

«Le 5 septembre, un peu après minuit, Death-Cast appelle Mateo Torrez et Rufus Emeterio pour leur annoncer une mauvaise nouvelle: ils vont mourir aujourd’hui.
Mateo et Rufus sont de parfaits inconnus, mais, pour différentes raisons, ils cherchent tous deux à se faire un nouvel ami lors de leur journée de fin. Les bonnes nouvelles: Il y a une application pour ça. C’est ce qu’on appelle le dernier ami, et grâce à cela, Rufus et Mateo sont sur le point de se retrouver pour une dernière grande aventure: vivre une vie en une seule journée.»


Mon avis


9/10

Que d'émotions dans ce récit chamboulant. Ce fut encore une lecture de la Collection R surprenante et très prenante.

Le concept de recevoir un appel le jour de sa mort pour s'y préparer a quelque chose de très dérangeant quand on pense aux conséquences qu'un tel système pourrait avoir sur la société. On aurait pu écrire un roman entier sur les conséquences désastreuses d'un tel fonctionnement. L'auteur a par contre décidé de ne pas du tout aller dans cette direction. Il ne donne que très peu de détails sur l'origine et le fonctionnement de Death-Cast et semble mettre de côté tous les problèmes que ce système causerait. 

Oui, le récit manque ainsi pas mal de réalisme. Mais... on s'en fout! Le roman ne parle pas de Death-Cast. Le roman ne parle pas d'un système scientifique révolutionnaire pour deviner la mort. Le roman parle de Mateo et Rufus.

J'ai tellement aimé la façon dont on entre tout en douceur et en simplicité dans l'histoire et dans la vie des personnages. Mateo est un garçon très attachant, simple, et dans lequel beaucoup de lecteurs pourront se retrouver. Rufus a un petit côté plus bad boy, mais un grand coeur lui aussi. Tout le roman est articulé autour de leur découverte l'un de l'autre et du développement de leur lien dans leurs derniers instants de vie. J'ai trouvé cela magnifique.

Même si le roman est très émotif, j'arrive quand même à dire qu'il était paisible. Les personnages ne ressentent pas de panique ou de rage de vivre, mais plutôt une paix qu'ils apprivoisent ensemble. 

Un autre aspect que j'ai beaucoup aimé, c'est celui d'attendre encore et encore de découvrir la façon dont les personnages vont mourir. Pendant tout le roman, on s'attend à leur mort prochaine et j'ai vécu une montagne d'émotion à penser que c'était pour ce chapitre-ci, pour ce chapitre-là...

Finalement, Et ils meurent tous les deux à la fin est un roman unique en son genre que j'ai adoré lire. 

Je remercie la Collection R Canada pour l'envoie de ce roman dans le cadre du Club des Lecteurs R Canada!

jeudi 2 août 2018

Big Bones

Big Bones
Laura Dockrill
Éditions Robert Laffont
Collection R

«Je ne suis pas grosse, j'ai juste de gros os !
Salut, moi, c'est Bluebelle, alias BB, alias Big Bones, rapport à mes " gros os ". J'ai seize ans, je suis une gourmande, et je ne m'en cache pas. En même temps, ce serait un peu difficile à dissimuler, vu mes rondeurs...
Seul souci, après une crise d'asthme, maman m'a emmenée chez un médecin qui m'a OBLIGÉE à tenir un journal de ce que je mange.
Sauf que moi, je m'aime comme je suis, et je n'ai aucune envie de guérir puisque je ne suis pas malade !»




Mon avis

6/10

Lorsque j'ai découvert Big Bones dans ma boite aux lettres, j'étais enthousiaste à l'idée d'un roman au thème différent. Un personnage plus rond, mais qui assume complètement son corps, voilà qui promettait un vent de fraicheur. Si l'originalité du roman est en effet géniale, j'ai cependant eu du mal à apprécier la façon dont l'auteure a traité la thématique.

D'abord, j'ai été mal à l'aise pendant la première scène du roman, lorsque le personnage se retrouve à l'hôpital après avoir fait une crise d'asthme. Bluebelle semble n'avoir rien à faire de sa santé et je me suis questionné sur la pertinence de mettre une telle scène dans un roman destiné aux adolescentes. J'adore le message de Big Bones sur l'acceptation de soi, mais j'aurais aimé que la santé ne soit pas prise aussi à la légère par le personnage.

Bluebelle est bien dépeinte et l'auteure a réussi à créer un personnage qui sort de l'ordinaire. Elle donne l'impression d'être forte et complètement sûre d'elle. Elle a un moral à tout casser! Certains événements permettent ensuite au lecteur de voir la vulnérabilité qui se cache derrière cette carapace. Si j'ai aimé voir différentes facettes d'elle, j'ai cependant eu du mal à être emportée dans cette évolution psychologique. J'étais un peu confuse quant à ce que je devais retenir du personnage.

Plusieurs événement de la vie de Bluebelle se déroulent pendant le roman (histoire d'amour, vie familiale dysfonctionnelle, questionnement sur sa santé, emploi étudiant, questionnement sur l'abandon des études...). J'ai trouvé que c'était beaucoup et que l'on se perdait. Chaque sujet était abordé en surface et j'avais l'impression de ne jamais aller au fond des choses. J'aurais préféré que l'histoire se concentre sur un ou deux éléments et qu'il y ait une réelle évolution dans ces domaines.

Bref, je n'ai personnellement pas adoré ce roman, car je lui ai trouvé plusieurs failles. Cela dit, certains y trouveront probablement écho et sauront être charmés par ce personnage haut en couleurs et sa vie fourmillante.


Je remercie le Club des lecteurs R Canada pour l'envoi de ce roman!

lundi 2 avril 2018

Eliza et ses monstres

Francesca Zappia
Éditions Robert Laffont
Collection R
398 pages

«Dans la vie de tous les jours, Eliza Mirk est une fille timide, intelligente, un peu étrange et... qui n'a pas d'amis.
Dans sa vie en ligne, Eliza est LadyConstellation, créatrice anonyme de La Mer infernale, un webcomic extrêmement populaire.
Avec des millions de followers et de fans à travers le monde, son alter ego est une véritable star.
Mais Eliza ne peut s'imaginer aimer le monde réel plus qu'elle n'aime sa communauté numérique.
Puis, un jour, Wallace Warland arrive dans son lycée et Eliza va vite se demander si la vie ne mérite pas d'être vécue hors ligne...
Le nouveau roman écrit et illustré par Francesca Zappia, la talentueuse auteur de Je t'ai rêvé.»

Mon avis


10/10

La Collection R frappe encore très fort avec leur dernière sortie Eliza et ses monstres! Je n'aurais probablement pas été le chercher en rayon habituellement, n'étant pas une grande fan des histoires contemporaines adolescentes, mais celle-ci est complètement différente et a absolument su me toucher.

J'ai été plongée dans l'univers d'Eliza dès le début. Elle a une identité secrète sur internet, mais pas n'importe laquelle: elle est l'auteure de l'une des bandes-dessinées les plus populaires sur le web et personne de son entourage ne sait qui est elle vraiment. Je pense que ce personnage peut rejoindre beaucoup de jeunes. Eliza est au fond une adolescente très ordinaire. Elle n'aime pas beaucoup l'école et elle s'épanouit à travers le dessin et les forums internet. Elle se sent très déconnectée de sa famille, qui ne comprend rien à rien. J'ai moi-même passé l'adolescence, mais j'ai su m'identifier à elle en me rappelant comment j'étais il y a quelques années.

L'auteure a su créer quelque chose de très intéressant autour de la bande-dessinée de Eliza. Certaines planches et dessins sont insérés ça et là dans le roman et on décrit assez bien l'histoire et les personnages. Dommage qu'elle n'existe pas réellement, j'aurais vraiment voulu la lire!

Une fois bien ancrée dans l'univers d'Eliza, j'ai découvert en même temps qu'elle celui qui allait bouleverser le tout: un garçon. J'ai aussi adoré le personnage de Wallace. J'ai tellement aimé qu'Eliza et lui ne représente pas le couple d'adolescents moyens: ils sont un peu nerds, ils sont un peu bizarres.

Franchement, ce livre était un succès sur toute la ligne (j'ai seulement un léger bémol avec quelques réactions de Wallace vers la fin du livre qui m'ont déçue, mais rien pour gâcher mon appréciation globale). Je l'ai dévorée en quelques heures en le posant à peine.

Je remercie grandement la Collection R Canada pour la lecture de ce roman dans le cadre du Club des Lecteurs R Canada!


samedi 10 mars 2018

Les Belles, tome 1

Dhonielle Clayton
Éditions Robert Lafont
Collection R
465 pages

«Ne souffrez plus pour être une Belle.
Dans le monde opulent d'Orléans, les gens naissent gris, ils naissent condamnés, et seules les Belles peuvent, grâce à leur talent, les transformer et les rendre beaux. En tant que Belle, Camélia Beauregard est presque une déesse dans cet univers où triomphe le culte des apparences.
Or Camélia ne veut pas se contenter d'être une Belle. Elle rêve de devenir la favorite choisie par la reine d'Orléans pour s'occuper de la famille royale et d'être reconnue comme la plus douée du pays. Mais une fois Camélia et ses soeurs Belles arrivées à la cour, il s'avère que la position de favorite tient davantage du cauchemar. Derrière les ors du palais, les noirs secrets pullulent...
Le premier volet d'une série éblouissante.»



Mon avis



7/10

Depuis que j'ai lu La Sélection, chaque roman abordant une magnifique robe comme celle-ci me donne automatiquement envie. Si la couverture nous fait penser à cette série, l'histoire m'a plutôt rappeler Le Joyau, une autre saga de la Collection R. 


Mon avis final est un peu mitigé. Je ne suis pas tombée amoureuse de l'univers comme je l'aurais voulu. L'idée d'une société obsédée par la beauté et par la mode m'a beaucoup plu. Cependant, je trouve qu'un univers dystopique aurait mieux fonctionné. Les Belles sont des créatures magiques, créées par une déesse. Ça n'a pas réussi à venir me chercher totalement. Certains éléments de l'univers sont étranges. On communique à l'aide de «ballons» et les Belles utilisent des sangsues pour se purifier le sang... Je ne sais pas!


Le début de l'histoire est plutôt lent. L'auteure installe l'univers et fait comprendre au lecteur les contraintes de cette société. Ça a été trop long avant que je comprenne quel était l'enjeu du roman. Quelle est l'intrigue? Qu'est-ce qui doit me tenir en haleine? L'histoire finit par décoller, heureusement et j'ai tout de même bien apprécié! L'intrigue change rapidement et de nouveaux éléments viennent modifier ce que l'on pensait comprendre. 


J'ai aussi une réserve quant aux personnages. Je trouve qu'ils ne sont pas assez nuancés, un peu trop stéréotypés. Camélia, le personnage principal, est cependant plutôt intéressante. J'ai aimé la voir chercher un équilibre entre son envie d'être la meilleure et celui de faire le bien. 


Pour terminer, le roman n'a pas réussi à venir me chercher comme je l'aurais espéré, mais il y a tout de même de bons éléments dans l'intrigue à découvrir! 



Je remercie grandement la Collection R Canada pour l'envoi de ce roman pour le Club des Lecteurs R Canada!


samedi 10 février 2018

Après nous, tome 1: Au commencement

Myra Eljundir
Éditions Robert Laffont
Collection R
369 pages

«Les cartes du destin de l'humanité sont entre ses mains. Est-elle porteuse de chaos ou de la promesse d'un monde meilleur ? 

Jezebel Kern a tout pour elle : des parents aimants, soucieux de son avenir, un véritable talent de musicienne, une voix envoûtante. Rien ne semble pouvoir troubler son petit paradis. Mais lorsque Hannah et Johann Kern perdent la vie dans un accident de la route, Jezebel découvre qu'il n'y a aucun acte de naissance à son nom. Peu à peu s'impose une terrible vérité : elle a été kidnappée dans sa petite enfance. À qui ? Pourquoi ? Et surtout, d'où lui vient cette voix capable de charmer... comme de blesser mortellement ? Jezebel devra le découvrir au travers d'une quête qui fera vaciller ses croyances et la portera aux frontières de l'apocalypse»


Mon avis


10/10

Cette lecture m'a complètement subjuguée. Je suis entrée dans un univers sans pareil et je n'ai qu'une hâte: m'y replonger avec le tome 2. 

Je veux d'abord discuter des personnages. Dans les romans, le cliché, c'est de faire des personnages trop blancs ou trop noirs: des méchants et des gentils et de les mettre en opposition dans l'intrigue. Plusieurs auteurs échappent au piège en construisant des personnages avec des défauts et des qualités, très humains. Ici... on est ailleurs. Myra Eljundir a sa façon bien à elle de créer des personnages. Ils ont tous un fort côté noir. Si j'avais à les classer dans le cadre des «méchants» et des «gentils», je les mettrais tous du côté des mauvais! C'est très particulier à lire, car je les aimais et m'attachais à eux, même malgré leur côté sombre assez prononcé. Pour ceux qui auraient déjà lu Kaleb, l'autre série de l'auteure dans la Collection R, vous reconnaîtrez le goût de Myra Eljundir pour les personnages machiavéliques. Et... ça fonctionne si bien!

J'ai absolument adoré ce livre pour plusieurs autres raisons. D'abord, le début est très prenant. On commence l'histoire avec... un foetus. Une petite fille pas encore née, qui apprend la noirceur de la vie à ses dépends. Je n'avais jamais lu quelque chose comme ça. 

Ce qui a rendu mon expérience de lecture magnifique, c'est qu'alors que je croyais savoir des choses en tant que lectrice, je réalisais à certains moments que je voyais tout faux depuis le début. Myra Eljundir joue avec nous. Bravo à l'auteure, c'était génial! 

Et la fin, la fin...! C'est très bizarre à dire, mais on dirait que j'ai réalisé vers la fin que le personnage principal de l'histoire n'était pas celui que je croyais... Oui, oui! L'auteure réussit à nous mener en bateau jusqu'à nous tromper sur qui est vraiment au centre de cette histoire. 

Je ne sais pas quoi dire d'autre que j'admire le travail de l'auteure sur cette oeuvre qui m'a fait passer par toutes les émotions et que j'ai trouvée extraordinaire sur tellement de points. 

Peut-être lirez-vous d'autres critiques, qui elles vous diront que ce n'était pas du tout une réussite. Les avis semblent très partagés: on adore ou on déteste. Alors il n'y a qu'une chose à faire: le lire pour choisir son camp!

Je remercie grandement la Collection R Canada pour la lecture de ce livre fabuleux dans le cadre du Club des Lecteurs R Canada. (c'est celui-ci qui a mon vote pour le meilleur roman R de l'année jusqu'à présent, mais chut!)

samedi 20 janvier 2018

Kaïsha, tome 4: L'héritière des mondes

Élisabeth Camirand
Éditions AdA
739 pages

«La nation des Plaines, autrefois prospère et pacifique, n’est plus que l’ombre d’elle-même. Ses grandes cités sont réduites en cendres et ses habitants vivent dans la terreur, prisonniers sous le joug de la nation du Désert et de son impitoyable armée. Un espoir demeure cependant. L’Enfant des cinq mondes a réussi l’impossible : former une armée rassemblant les nations des Plaines, des Montagnes, de la Forêt et de la Mer, toutes prêtes à mettre leurs différences de côté pour lutter ensemble contre leur ennemi commun.
À présent, les dés sont jetés. Les cinq peuples sont réunis sur un même terrain, prêts à s’affronter dans la première guerre des nations. D’un côté, l’armée du Désert, avec à sa tête le terrible général de Tek-Mar. De l’autre, l’armée de l’Alliance, menée par l’Enfant des cinq mondes : Kaïsha. Il semble que la vie entière de Kaïsha semble l’avoir mené vers ce moment. Elle n’a pas réussi à empêcher cette guerre de se produire. Mais aujourd’hui, elle y mettra fin.»

Mon avis


9/10

Kaïsha, c'est une série que j'affectionne particulièrement. J'avais hâte de lire la fin, mais en même temps, ça allait être terminé! J'ai lu le tome 1 un peu par hasard, parce que c'était écrit par une jeune auteure québécoise, et j'ai été charmée! Chaque tome était ensuite une lecture unique que j'attendais avec impatience.

Dans le premier tome, on rencontre un jeune fille de 13 ans qui apprend qu'elle est née d'une union entre deux personnes ne provenant pas de la même région, du même monde. La téméraire Kaïsha quitte le nid familiale qui l'a vue grandir et part en quête de qui elle est. 

Kaïsha est un personnage tellement fort. À travers les quatre tomes, elle vieillit de 5 ou 6 ans et le lecteur la voit se transformer. Ce que j'ai aimé, c'est qu'elle est forte, loyale, courageuse, mais qu'elle a aussi des défauts comme celui d'être très obstinée ou celui de se mettre en danger inutilement. Cela la rend très vivante et réaliste. À certains moments, je trouvais ses décisions irrationnelles, mais si parfois cela me dérange dans des romans, ici, pas du tout, car c'est dans sa personnalité et c'est comme cela que j'ai appris à l'aimer!

Ce tome 4, c'est l'apogée de tout ce qui a été développé dans les tomes précédents. Les peuples, qui étaient si distants les uns envers les autres au début, sont maintenant rassemblés dans un même but. Kaïsha est devenue une femme, forgée par toutes les aventures qu'elle a vécues. 

Comme pour chacun des autres tomes, l'auteure exploite un thème très humain: celui de l'acceptation de la différence. C'est rafraichissant et cela fait aussi du bien de lire une histoire ou un changement de mentalité a bel et bien lieu. Bon, ce n'est peut-être pas réaliste en tout point, l'humain étant ce qu'il est, mais c'est une histoire et cela fait du bien de rêver!

Le roman est très intéressant et rempli de rebondissements. Les 739 pages sont par contre peut-être un peu trop nombreuses. Il aurait été possible de couper un peu sans nuire à l'histoire. 

Pour conclure, Kaïsha est une série jeunesse d'une très grande qualité que je mettrais entre n'importe quelles mains adolescentes (ou plus âgées!). Je félicite l'auteure pour l'aboutissement de sa première série et le succès dont celle-ci a jouit! 

Je remercie grandement l'auteure et la maison d'édition pour m'avoir permis de lire Kaïsha!

dimanche 7 janvier 2018

From the past, tome 1: Adaptation

Lauren Peretti
Éditions Rebelle

«Belmont Massachussetts, 1955. 
Livia a dix-sept ans. Etouffée par les angoisses de son père, elle rêve d’émancipation. Mais, alors que pour la première fois, elle est autorisée à sortir avec ses amis pour voir le succès annoncé de la Fureur de Vivre, Livia perd subitement connaissance. 
Quand elle se réveille, 59 ans se sont écoulés mais elle a toujours 17 ans… Surtout, elle possède d’inquiétantes capacités inexpliquées. 
Aidée par Kate, neurologue chevronnée, Livia parviendra à s’échapper de FitcherTeck qui la tient captive. 
Meurtrie par la perte des siens, elle devra relever plus d’un défi : rattraper près de soixante ans d’histoire, de technologie et d’évolutions sociales et culturelles, maîtriser ses nouvelles capacités mais, surtout, découvrir ce qu’il lui est arrivé, le tout sous la menace de FitcherTeck, organisation sans scrupule qui met tout en œuvre pour la retrouver. 
Dans sa fuite vers son destin, Livia découvrira l’amour avec le beau William, fils naturel de Kate abandonné à la naissance, lui-même brisé par la vie. Ensemble, ils tenteront de se reconstruire.»

Mon avis


8,5/10

Une première chose que j'ai trouvé absolument génial en ouvrant mon paquet arrivant des Éditions Rebelle, leurs livres sont plus beaux que jamais! La texture des couvertures est dans un fini mât et le dos est joli! Si vous ne connaissez pas encore, je vous encourage à aller faire un tour sur leur site.

J'ai passé un excellent moment avec From the past. On débute l'histoire avec Livia, une adolescente habitant aux États-Unis dans les années 50. Quelques émanations de chlorophylle plus tard, elle se réveille attachée à un lit d'hôpital. Sauf qu'elle a dormi beaucoup plus longtemps qu'elle ne peut l'imaginer. 

La première partie du roman est entraînante. C'est tout un mystère qui entoure l'enlèvement de Livia, et son retour 60 ans plus tard. Même à la fin de ce premier tome, on n'a pas encore toutes les pièces du casse-tête.

Le personnage de Livia est intéressant. Elle arrive d'un autre temps et j'ai trouvé que l'auteure a bien su lui donner des caractéristiques et des valeurs adaptés à cette situation. L'un des problèmes lorsqu'il y a un tel voyage dans le temps dans un roman, c'est que l'adaptation du personnage à son nouvel environnement soit réaliste. Ici, j'ai trouvé que Livia avait compris la technologie et les moeurs d'aujourd'hui un peu trop rapidement.

La relation entre William et Livia est un autre point fort du roman, ainsi que celle qu'elle a avec Kate. Leurs liens se resserrent rapidement et j'ai aimé cette cohésion entre eux.

Au final, j'ai adoré l'idée et les personnages. C'est difficile à expliquer, et c'est peut-être aussi dû en parti à la traduction, mais j'ai trouvé que le texte n'était pas complètement abouti. Je suis tout de même bien curieuse pour un tome 2!

Je remercie grandement les Éditions Rebelle pour l'envoi de ce roman!