La Fabrica

Marilyne Fortin
Édition: Québec Amérique
Nombre de pages: 547
Année originale de publication: 2014

«Blaise croyait qu'il avait laissé derrière lui la misère de son enfance. Que, malgré les stigmates de son passé, il deviendrait un artiste accompli. Mais, en l'an de grâce 1539, la Renaissance a beau étendre ses lumières sur l'Europe, elle éclaire difficilement ceux qui, comme lui, sont issus de la fange des ruelles.

Le jeune homme se destinait pourtant à une prometteuse carrière de peintre avant que ses plans ne s'écroulent. Le voilà désormais contraint de travailler pour Gaspard De Vallon, un chirurgien méprisant et ambitieux. Profitant non seulement du talent de Blaise pour illustrer La Fabrica, si traité anatomique de dissection de cadavres et, surtout, le précipite dans une quête effrénée et illégale our dénicher des corps de première fraîcheur dans les cimetières de Paris...

Une rencontre viendra toutefois transfigurer ce parcours, celle de Marie-Ursule, une prostituée énigmatique avec laquelle Blaise nouera une amitié improbable. Captivé par la beauté particulière de la jeune femme, il sentira renaître son âme d'artiste et, avec elle, sa volonté de déjouer coûte que coûte le mauvais sort qui s'acharne» (Québec Amérique, 2014)

Mon avis

8.5 /10

J'ai beaucoup aimé plusieurs facettes de ce roman. D'abord, j'avais toujours envie de lire encore un chapitre, encore une page avant de le poser (signe significatif d'une bonne lecture!)

La couverture d'abord! J'adore le niveau de complexité qu'on y retrouve. Les fleurs sont très jolies, mais en les regardant de plus près, on constate qu'on y retrouve des éléments du corps humain (les bourgeons sont des coeurs, on y voit des yeux, des crânes, etc.) L'illustration de fond est le buste d'une femme. Un très beau travail d'édition!

Un aspect fascinant de ce roman est la dichotomie entre l'innocence et la désillusion. Les deux personnages principaux, Blaise et Marie-Ursule, en ont vu de toutes les couleurs. L'une prostituée et l'autre provenant d'une famille violente et complètement dysfonctionnelle, ils connaissent le pire de ce que la vie a à offrir. Mais, quand vient le drôle de sentiment qu'est l'amour, ils retrouvent l'innocence et la pureté qui leur reste. L'auteure arrive bien à nous faire sentir la faiblesse et le désarroi des personnages, sans nous les faire paraître comme des pleurnichards qu'on a envie de faire taire comme cela arrive dans certains romans.

Ce roman a donc été une belle découverte!